18 dezembro 2013

la conquête du pain


O Joachim trouxe-nos de Paris um presente muito especial: um pão.
"O pão da anarquia!" - anunciou ele, entre a graça e o entusiasmo. Melhor dizendo: de uma padaria de anarquistas, na qual todos os trabalhadores ganham o mesmo salário - 1350 euros líquidos. O pão tem um sabor muito bom - mesmo para lá do seu tom de vermelho vivo, e do belo fim de boca com taninos de justiça.
Fui-me informar um pouco mais (aqui e aqui, e no seu blogue: La conquête du Pain), e gostei do projecto: salário igual para todos, autogestão, procura de consensos, confiança nas pessoas (desconto automático no preço a quem disser que não tem muito dinheiro), generosidade, bio sem fundamentalismos, capacidade de fazer concessões à realidade.
Um pão admirável.




Transcrevo do site Rue 89:
Si le projet inspire la sympathie, la mise en pratique de l’autogestion reste, malgré la bonne volonté ambiante, encore à l’état d’ébauche. « Ce n’est pas de la vraie autogestion », commente Florence, affublée de son T-shirt à l’effigie du groupe de punk-rock Anti Flag.
1

L’autorité irréductible

« Il y a toujours des enjeux de pouvoir »
A La Conquête du pain, personne n’a, théoriquement, de pouvoir sur personne. Au fond, l’autorité est refusée en bloc par les tenants de l’anarchie. Pas de doute sur leurs intentions : « On essaie de fonctionner de façon horizontale », dit Florence.
Ils reconnaissent ne pas tous être sur un exact pied d’égalité :
« On écoute d’abord ceux qui ont le savoir-faire. Si Pierre [un des cofondateurs, boulanger de profession, ndlr] dit qu’il faut pétrir de cette façon, on ne va pas le contredire. »
Ils réactivent, finalement, une vieille relation entre savoir et constitution d’un pouvoir. Certains invariants semblent à l’épreuve des expériences alternatives.
Florence termine sur un postulat indéboulonnable :
« Quel que soit le groupe humain, il y a toujours des enjeux de pouvoir. »
2

Eviter la division du travail, tant qu’on peut...

« Les tableaux de comptabilité, j’y pige rien »
Dans l’idéal, les entreprises anarchistes se passent de la spécialisation des tâches. Nul n’est censé être irremplaçable, car la compétence exclusive génère les privilèges.
Thomas : « Il faut une capacité à la rotation, pour éviter les nœuds d’étranglement. » Toutefois, la promesse est difficilement tenable. L’équipe divise le travail en quatre secteurs : logistique, vente, livraison et production. Et chacun a ses chasses gardées, à l’image des entreprises ordinaires. Pierre, cofondateur, est le principal en charge des lourdes questions administratives. Que personne ne lui envie :
« L’administratif fait chier tout le monde, on n’a pas assez d’expérience, on essaie de se le répartir comme on peut... Et les tableaux de comptabilité, par exemple, j’y pige rien. »
Tout bien pesé, les possibilités concrètes de rotation sont, ils ne le cachent pas, assez réduites. « Le roulement imposerait de former tout le monde. Je pourrais remplacer Pierre pour le four mais pas pour la pâte. » Il est des maillons sans lesquels la boutique ne peut pas tourner.
3

L’impasse du capital

« On est dans tellement de contradictions... »
Pas supposés peser dans les décisions, les moyens de production jugulent aussi leurs ambitions : « On est dans tellement de contradictions. On ne possède pas le capital, on a contracté un prêt de 250 000 euros », confesse Thomas. Propriété sans laquelle il est difficile de s’affranchir des influences extérieures.
Leurs locaux souffrent de grandes imperfections. Florence : « On a plein de bonnes surprises, les plombs qui sautent, l’eau qui coule du plafond, un jour un four a pété... » Bilan de ce dernier épisode : 32 000 euros, en (petite) partie financé grâce aux souscriptions :
« Les gens nous envoyaient des sous avec des petits mots, on a récolté 10 000 euros. »
Ils ont été contraints de verser « dans le productivisme à mort », confie Thomas. « On a des conditions de travail de fou. »
Ils voient aussi leurs exigences « bio » à la baisse : « La farine, les graines sont clairement bio, mais le beurre et les œufs, non, ça augmente les coûts matière de façon conséquente », certifie Thomas. D’autant que cela reviendrait à hausser les prix, ce qui ne colle pas vraiment à leurs objectifs.

La boutique de La Conquête du pain (Paul Conge/Rue89)

L’autogestion à petits pas

Ils s’en doutaient un peu : l’idéal politique n’est pas au rendez-vous. « L’autogestion, c’est un processus », reconnaît Florence. La tête sur les épaules, ils ne pèchent pas par excès d’idéalisme.
Tout de même, ils ont taillé un système de démocratie directe, et transparente, à leur image : « On essaie d’être cohérents avec nos engagements. On prend toutes les décisions collectivement, en cherchant le consensus. » Salaires, primes, orientations, grands et petits changements : tout y passe.
Une semaine sur deux, ils tiennent une assemblée générale de deux heures, visant à « raconter tout ce qu’on fait, et à examiner les points sur lesquels on n’est pas efficaces », résume Thomas.
Les désaccords sont rares, mais « il peut parfois y avoir un vote, lorsqu’on est en présence de positions vraiment tranchées... Dans ce cas, on a un consensus mou ».
Autogestion en demi-teinte, certes. Mais ils peuvent se targuer d’un succès assez solide : « On engrange un bénéfice important qui nous permet de rembourser nos dettes », commente Thomas. Entre 200 et 300 clients défilent chaque jour à la boulangerie. « 231 pour le 5 juillet ! » affirme-t-il après avoir consulté son ticket Z.
Le tout leur permet de pérenniser leurs activités.
« Les gens gardent en tête qu’on est une boulangerie anar et qu’on fait du bon pain. »
L’essentiel est par là.

1 comentário:

Carla R. disse...

:)
E a seguir pode ir à livraria, em Oberkampf.

http://www.librairie-publico.com/